Selon Lhote (1995), on n'apprend rien de nouveau sans référence à du connu. Les modèles interactifs de compréhension orale ont montré l’importance des connaissances antérieures. Ainsi, un document oral fournit des pistes à partir desquelles l’auditeur construira le sens en utilisant ses connaissances et son expérience. L’apprenant peut traiter les nouvelles données de façon significative en établissant des liens entre ses connaissances en mémoire. Il est donc important qu’il sache utiliser ces connaissances à la fois pour l’appréhension et pour élargir son bagage cognitif.
Ainsi, les connaissances antérieures jouent le rôle crucial dans la compréhension du message sonore. Si l'auditeur possède des connaissances sur le thème qu'il va écouter, il est capable de relier des connaisances antérieures à l'information propositionnelle disponnible à travers le flot sonore.
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est la phase où ils partagent leurs impressions et expriment leurs sentiments.
- Stratégies cognitives:
Dégager le sens global d’un récit.
Dégager les relations entre les personnages.
Distinguer les informations essentielles des informations secondaires.
Identifier l’organisation chronologique.
Identifier l’organisation logique d’un énoncé.
Inférer l’intention de l’émetteur.
- Stratégies métacognitives :
L’autoévaluation.
On peut déduire de cette liste des stratégies que les stratégies en phase de préécoute sont en général les stratégies métacognitives, qu’en phase d’écoute, l’apprenant utilisent les stratégies cognitives et affectives sous le contrôle de la métacognition, et qu’en phase de postécoute, il mélange les stratégies cognitives pour le traitement d’information et les stratégies métacognitives pour autoévaluer.
1.6.3. Le but de l’entraînement à l’utilisation des stratégies d’écoute
Pour avoir une bonne intervention pédagogique dans le domaine, il convient pour l’enseignant de connaître le but de l’entraînement à l’utilisation des stratégies d’écoute.
La plupart des chercheurs soutiennent que le contenu d’entraînement à l’utilisation des stratégies d’écoute doit contenir en même temps ces trois catégories de stratégies et en précisent les buts comme suit O’Malley et Chamot (1990) ; cité par Xiaohong Guan 2005
:
+ L’entraînement sur les stratégies affectives
Les obstacles psychologiques, tels que l’anxiété, la peur, le manque de confiance et persistance etc., se forment souvent chez l’apprenant au cours de son apprentissage de la compréhension orale. De ce fait, au cours de son enseignement, l’enseignant doit prêter attention à cultiver chez l’apprenant la capacité de contrôler et de réguler des facteurs tels que son goût, son attitude, sa motivation, sa confiance et sa volonté, et l’aider à apprendre:
- à connaître l’importance de la compréhension orale dans l’apprentissage d’une langue étrangère et dans la communication réelle.
- à franchir la barrière psychologique de la « peur » et instaurer une ferme confiance en soi.
- à garder un état mental calme lors de l’écoute et éviter toute précipitation devant les difficultés.
- à avoir une vision objective sur les résultats des tests en ne se laissant pas griser par le succès ni décourager par l’échec.
+ L’entraînement sur les stratégies métacognitives
L’enseignant doit apprendre à l’apprenant à planifier, autoévaluer, réguler leur apprentissage de compréhension orale. Plus concrètement, il doit guider l’apprenant dans le but de:
- clarifier les objectifs de chaque étape d’entraînement de la compréhension orale. Par exemple, comprendre le professeur, comprendre la conversation des collègues ; se débrouiller des tests en langue étrangère; comprendre les émissions en langue étrangère avec un degré de difficulté approprié.
- faire l’autoévaluation pour trouver la faiblesse dans la compréhension orale, par exemple, la capacité de discrimination de sons, le vocabulaire, la base de connaissances linguistiques, la capacité de la mémoire à court terme, les connaissances contextuelles, etc.
- établir le plan d’entraînement détaillé, y compris le choix du matériel et l’arrangement du temps
- faire le bilan des expériences de succès ou des raisons d’échec.
- savoir comment obtenir l’aide en rencontrant des difficultés et communiquer les expériences d’apprentissage avec le professeur ou les camarades.
+ L’entraînement sur les stratégies cognitives
L’apprenant doit savoir comment obtenir les informations nécessaires en profitant de sa compétence en compréhension orale et des façons de pensée efficaces qu’il possède déjà en langue maternelle. Le but d’entraînement est d’aider l’apprenant à:
- choisir les stratégies d’écoute correspondantes à différents objectifs et exigences.
- prendre les bonnes habitudes d’écoute, par exemple, la prise de notes des mots-clés ou le résumé après avoir compris un paragraphe du discours, etc.
- lier les connaissances antérieures avec les nouvelles connaissances.
- comprendre le matériel d’écoute à l’aide des connaissances grammaticales ou les connecteurs ou l’analyse de la structure des phrases longues.
- inférer à l’aide des informations extralinguistique, par exemple, prévoir le lieu où se passe la conversation et la relation entre les personnages selon le ton, le bruit, l’intonation et l’attitude, etc.
2. ÉTAT DES LIEUX DE L'ENSEIGNEMENT / APPRENTISSAGE DE LA COMPRÉHENSION ORALE À L'ESTIH
À partir de l'année scolaire 1997-1998, L'ESTIH a remplacé l'ancienne méthode "Espace" par la méthode "Panorama" pour l'enseignement / apprentissage du français langue étrangère.
2.1. Structure de la méthode de français "Panorama 1"
"Panorama 1" est une méthode pour l'apprentissage du français, destinée aux adolescents ou aux adultes débutants. Elle permet de couvrir de 120 à 150 heures de cours et vise l'acquisition d'une compétence de communication générale (compréhension et expression orales et écrites) et l'acquisition de savoirs et de savoir - faire culturels (comportements spécifiques aux relations humaines en France, connaissances partagées par une majorité de Français).
La méthode est constituée de 18 leçons qui sont regroupées en 6 unités de 3 leçons. Chaque unité est suivie d'un bilan évaluation. Ce dernier fait le point sur les savoirs linguistiques et communicatifs travaillés dans les leçons afin de vérifier les connaissances grammaticales, les compétences de communication et de préparer les apprenants au DELF. De plus, un précis grammatical figurant à la fin de l'ouvrage reprend de façon synthétique les points de grammaire présentés dans la méthode.
À propos de l'organisation des leçons, elles sont toutes construites sur le même schéma, excepté la leçon 0, facultative, conçue comme une préparation aux trois premières leçons. Chacune de ces leçons comporte 4 doubles pages.
La première double page intitulée "Introduction aux contenus" propose les trois documents oraux ou écrits (A, B, C) introduisant respectivement aux 3 doubles pages firugées après. Ces documents permettent d'aborder à la fois des situations de communication à faible spécificité française et des situations fortement marquées culturellement. Elles présentent également un panorama des réalités françaises (sociales, économiques, politiques, historiques, artistiques, etc.).
La deuxième double page, à dominante "grammaire" (A), comporte des tableaux expliquant le fonctionnement de certains points de grammaire dans le dialogue A ainsi que des exercices d'entraînement et une rubrique "Entraînez - vous", dans laquelle se trouvent des exercices pour les automatismes grammaticaux à faire avec la cassette audio.
La troisième double page, à dominante "vocabulaire" (B), comporte des tableaux de vocabulaire reprenant la même thématique que le contenu du dialogue B et des exercices d'entraînement, tournés vers la communication destinés à consolider les acquisition des apprenants. Cette double page présente aussi une rubrique "Prononciation". Cette rubrique présente aussi des exercices à faire avec la cassette audio.
La quatrième double page, à dominante "civilisation" (C), comporte un ou plusieurs exercices d'écoute à faire avec la cassette et aussi un complément vidéo.
À côté du livre de l'élève, le cahier d'excercices propose pour chaque leçon des activités complémentaires correspondant au livre de l'élève. Ces exercices portent sur le vocabulaire, la grammaire, la compréhension écrite, la compréhension orale et la production écrite, la graphie et la phonétique.
Ainsi, on introduit assez les documents sonores dès le début de l'apprentissage, voir dès la leçon 0. Selon l'organisation des leçons, il existe un large éventail de parties qui servent à l'étude de l'oral tels que des dialogues des pages "Introduction aux contenus", des rubriques "Entraînez - vous" et "Prononciation", des exercices d'écoute à faire avec la cassette audio et vidéo.
2.2. État des lieux de l'enseignement / apprentissage de la compréhension orale à L'ESTIH
Comme notre recherche porte sur les difficultés rencontrées dans l’apprentissage de la compréhension orale à l'ESTIH, il est donc nécessaire d'examiner la situation actuelle, c'est-à-dire l'état des lieux de l'enseignement / apprentissage de la compréhension orale dans cette école.
2.2.1. État des lieux de l'apprentissage
L’ESTIH est une école professionnelle, relevant du Service de l'Education et de la Formation de Hanoi, en coopération avec 6 partenaires en France. Elle a 3 branches de formation spécialisée: Secrétariat, Administration et Technique.
Dans le programme de formation, le français et l'anglais sont obligatoires pour toutes les classes de Secrétariat et de Administration, et celles de Technique en 2è année. Surtout pour les classes de Secrétariat, les heures de cours de français occupent 50% au total.
Or, la place de ces deux langues étrangères n'est pas la même. Le français est moins apprécié par les apprenants et occupe alors une place sous-estimée par rapport à l'anglais. À leurs yeux, la langue française n'est pas une langue "facile". L'image qu'ils se font de cette langue est négative: le français est une langue compliquée, difficile à acquérir.
En effet, l'acquisition et l'utilisation du français n'est pas égale à celle de l'anglais de sorte que les attitudes des apprenants vis-à-vis du français sont fortement conditionnées par une faible motivation. Cette situation est due à de diverses raisons parmi lesquelles il faut tenir compte de la forte généralisation de l'anglais et la faible propagation du français dans les divers domaines de la vie quotidienne et professionnelle. La question de l'utilité se pose donc pour les apprenants. Par exemple, tous les élèves d’un établissement de formation d'informatique et de technique comme l'ESTIH ne voient guère l'utilité du français. Pour pouvoir utiliser les ordinateurs, à explorer l'Internet, l'anglais est recommandé au lieu du français. C'est ainsi que la motivation n'existe pas pour la plupart des élèves apprenant le français, excepté un très petit nombre des élèves qui veulent obtenir les bourses d'études en France.
Puisque la situation générale de l'apprentissage du français à l'ESTIH est si défavorable, l'acquisition des savoir-faire du français, surtout de la compréhension orale est négativement influencée. Comme les élèves sont souvent placés contre leur gré pour apprendre le français, il n'existe chez eux ni besoins, ni but pour l'apprentissage de la compréhension orale, sauf à considérer qu'avoir une note suffisante pour être reçus à l'examen qui sanctionne cette compétence.
En effet, l'ambiance dans les classes pendant les cours de l'entraînement à la compréhension orale est souvent monotone. Les élèves manifestent rarement leur enthousiasme pour l'acquisition de ce savoir-faire. La participation au cours de la part des élèves est presque absente. La passivité des élèves règne alors. Presque jamais ils ne prennent la parole pour répondre aux questions de l'enseignant, présenter leur opinion, leur point de vue sur le contenu des documents sonores de sorte que les enseignants, après les écoutes fragmentées doivent répéter les phrases. Machinalement, ils ne répètent que la parole de l'enseignant après les écoutes. Les apprenants écoutent toujours passivement l’enregistrement sous ce modèle monotone, perdent vite la motivation et éprouvent un sentiment d’ennui pour le cours de compréhension orale.
Généralement parlant, les résultats de l'apprentissage de la compréhension orale à l'ESTIH sont très inquiétants. Voici les résultats des élèves de la promotion 12 (2005-2006) au test de compréhension orale du semestre dernier:
3% ont obtenu 7/10 ou 8/10
45% ont obtenu 5/10 ou 6/10
41% ont obtenu 3/10 ou 4/10
11% ont obtenu 1/10 ou 2/10
À travers ces résultats, on voit qu' il n’y a pas de note de 9 ou 10, les notes de 7 ou 8 occupent une très petite proportion. 52% des élèves ont des notes inférieures à la moyenne, c’est-à-dire échouent au test de compréhension orale. Devant cette situation, il est urgent pour les enseignants de français de l’École de trouver des solutions pour l'améliorer et pour aboutir à un meilleur enseignement/ apprentissage de la compréhension orale.
2.2.2. État des lieux de l'enseignement
Contrairement, les conditions matérielles et techniques de l'enseignement de langue française sont assez favorables. En ce qui concerne les ressources matérielles disponibles à l'utilisation des enseignants, des cassettes audio et vidéo, des magnétophones sont tous de bonne qualité. En outre, il existe une abondance de manuels, de méthodes de français, de guides pédagogiques à la bibliothèque grâce à l'aide des partenaires français.
Malgré cela, la pratique de compréhension orale en classe se passe inefficacement. On n'y voit pas l'ambiance communicative. Dans le déroulement des cours, il paraît que l'enseignant est la seule personne active ayant pour tâche de faire écouter la cassette, expliquer ce qu'on dit dans des documents sonores et les faire répéter aux élèves. Par conséquent, les élèves sont très passifs et ils pensent qu'ils n'ont que la tâche de répéter la parole de l'enseignant dans les heures de l'entraînement à la compréhension orale.
S'ajoute à cette situation le problème de méthodologie de travailler l'oral de la part de l’enseignant, c’est-à-dire leur modes d’enseignement, leur manière d’enseignement, leur façon de travail sur l’attitude et le comportement des élèves. Au lieu de chercher à enseigner les techniques, les stratégies d'écoute en vue d'un enseignement / apprentissage plus efficace, il cherche à faire répéter aux élèves ce qu'on dit dans des documents sonores et la tâche de l'entraînement à la compréhension orale de l’enseignant et des élèves est accomplie. Puisque l’enseignant ne s’occupe que de jouer les cassettes et vérifier les réponses, son rôle directif n’est pas joué lors de l’enseignement. Ce qui non seulement étouffe l’initiative et l’ardeur de l’enseignant mais aussi lui faire croire à tort qu’il ne peut jouer un rôle dynamique dans l’enseignement de la compréhension orale et que l’acquisition des habiletés d’écoute ne dépend que de la pratique de l’apprenant lui-même.
En outre, ils ne tirent pas le meilleur parti de l'abondance des manuels, des méthodes de français, des guides pédagogiques à la bibliothèque et du support vidéo pour animer la classe et aider les élèves à améliorer leur compréhension de l'oral. Le support vidéo est utilisé seulement aux concours des meilleurs enseignants du Service de l'Education et de la Formation de Hanoi tandis qu’il est toujours disponible. C’est vraiment un gaspillage.
Certains élèves dénoncent aussi le manque d’affection et de dévouement de la part des enseignants. Certains enseignants, par stéréotypie, prennent tout de suite les élèves pour des paresseux, et des idiots. C'est ainsi que, quels qu'il soit les résultats obtenus par les élèves, cela ne concerne pas les enseignants, c'est la faute des élèves parce qu'ils ne s'entraînent pas à cette compétence à l'école et à la maison.
Une telle situation exerce certainement des influences sur l'enseignement / apprentissage de la compréhension orale à l'école. Par conséquent, la qualité ainsi que les résultats de ce processus seraient largement affectés et les difficultés seraient nombreuses. Il convient donc de savoir quelles sont les difficultés rencontrées chez les élèves.
CHAPITRE II:
DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES ÉLÈVES DE L'ESTIH DANS L’APPRENTISSAGE DE LA COMPRÉHENSION ORALE.
1. ENQUÊTE
Pour mieux connaître les difficultés souvent rencontrées chez les élèves à l’ESTIH dans l’apprentissage de la compréhension orale et en trouver les causes, nous avons décidé de réaliser une enquête auprès des élèves en 1ère et 2è années de l’École. L’enquête nous paraît un outil nécessaire et efficace de mise en forme de l’information dans notre travail. En même temps, nous avons diagnostiqué les problèmes et les difficultés en compréhension orale des élèves, à travers leurs résultats de quelques tests d’évaluation de compréhension orale en année scolaire 2005-2006 (voir annexe 3).
Les destinataires de notre enquête sont les élèves débutants. Nous constatons d’une part qu’avec ce niveau, les élèves n’arriveront pas à bien comprendre toutes les questions données. Une mauvaise compréhension peut être “désastreuse” car elle entraîne une fausse information de la part des informateurs et par conséquent, cela entraîne une interprétation inexacte des résultats. De plus, ce qui compte le plus pour une enquête, c’est la pertinence des informations fournies par les interrogés. C’est pourquoi, nous avons rédigé les questions en vietnamien afin d’avoir des informations pertinentes à notre étude.
1.1. Le questionnaire
Le questionnaire que nous avons élaboré comporte 25 questions regroupées en 3 grands aspects. Les premières questions ont pour but d’identifier la situation actuelle de l’apprentissage de la compréhension orale de nos élèves et leur attitude vis-à-vis de cette compétence. Il arrive en deuxième lieu des questions qui servent à découvrir les difficultés souvent rencontrées chez les élèves au cours de leur apprentissage. Les dernières questions portent sur les stratégies adoptées par les élèves lors de l’apprentissage.
1.2. Le public
L'échantillon de notre enquête comprend 100 élèves parmi lesquels 40 élèves en 1ère année dont 20 en classe de Secrétariat, 20 en classe d'Administration et 60 élèves en 2è année dont 20 en classe de Secrétariat, 20 en classe d'Administration, 20 en classe de Technique. Cet échantillon peut être considéré comme représentatif du public étudié. La raison est que les classes dans lesquelles le français est enseigné comme langue étrangère sont encore en nombre modeste. Nous avons au total 480 élèves apprenant le français à l'ESTIH dont 320 dans les classe de de Secrétariat, 120 dans celles d'Administration et de Technique. Le français est enseigné seulement dans les classes de Secrétariat et de Administration en 1ère année et celles de Technique en 2è année.
Voulant étudier si les élèves de différentes branches de formation en 1ère année et en 2è année à l'ESTIH ont les mêmes ou de différentes difficultés dans l'apprentissage de la compréhension orale du français, il nous semble raisonnable de choisir tel nombre avec une telle proportion pour leur demander de répondre à notre questionnaire.
1.3. Traitement et interprétation des résultats
Avant d’aborder en détail des difficultés rencontrées chez nos élèves, nous allons traiter les résultats selon l’ordre des questions posées dans le questionnaire.
Toutes les 100 fiches recueillies sont valides et nous donnent des informations très remarquables.
À la question portant sur l'identification de la situation actuelle de l’apprentissage de la compréhension orale chez nos élèves et leur attitude vis-à-vis de cette compétence, la plupart des élèves affirment qu’ils n'aiment pas la compréhension orale (80%) (voir Annexe 2) et ils avouent franchement qu'ils entendent mal le français (90 %), seulement 10 % d'entre eux se trouvent assez bons et personne ne se voit bon en compréhension orale. Ce n'est pas un bon signe pour l'enseignement -apprentissage de la compréhension orale.
D'après les résultats, aucun élève n'a eu l’occasion d'apprendre la compréhension orale à l'école secondaire. C’est pour la première fois que tous les élèves à l’ESTIH font connaissance avec la compréhension orale. Malgré cela, 77% des interrogés ne consacrent aucune minute à l’écoute individuelle à la maison, seulement 23% d’entre eux mettent environ 30 minutes pour l’entraînement à cette compétence. Ainsi, la quantité de temps consacrée à l’écoute individuelle est encore très limitée. C’est pourquoi, ils rencontrent souvent des difficultés dans l’apprentissage de la compréhension orale (78% le disent) tandis que les trois autres compétences ne leur posent pas beaucoup de problèmes quoique la plupart des élèves pensent que le temps consacré à la C.O à l’école est important (59%), seulement 8% disent le contraire.
À propos des difficultés communément rencontrées dans l’entraînement de la compréhension orale, les élèves à l’ESTIH comme auditeurs débutants ont beaucoup de difficultés concernant le vocabulaire, la grammaire, la phonétique… Pour eux, la phonétique est jugée comme la plus difficile avec le taux de 56%, le vocabulaire se trouve au 2è rang (52%), les éléments socio-culturels 3è rang (51%) et les éléments grammaticaux au dernier rang (21%).
Ainsi, les difficultés liées à la phonétique se présentent comme le plus grand obstacle. D’après eux, leur mauvaise prononciation constitue un obstacle en compréhension orale (97%) et pour eux, la prononciation du français est difficile (64%), voire très difficile (24%). Pour les problèmes phonétiques, la liaison et l’enchaînement sont tous les deux les plus difficiles (72% et 66% le disent). L’intonation et l’accent semblent également des difficultés citées par les élèves.
À son tour, le vocabulaire présente aussi des difficultés importantes chez les élèves. 52% s’y mettent d’ accord. Les élèves rencontrent aussi beaucoup de difficultés en écoutant les textes où il existe des noms propres, des chiffres, des sigles.
En ce qui concerne les autres éléments empêchant l’entraînement à la compréhension orale, la rapidité du débit les préoccupent le plus (95% des interrrogés le disent). Viennent ensuite les empêchements provoqués par la disposition du magnétophone par rapport à eux (56%). 42% prononcent qu’ils ont malentendu à cause des éléments psychologiques.
85% des enquêtés trouvent que le document dialogué est plus difficile que le document narratif, seulement 15% disent le contraire.
À partir de ces donnés et des résultats des tests d’évaluation de compréhension orale en année scolaire 2005-2006, nous avons fait une synthèse des difficultés provoquées lors de l’entraînement à la compréhension orale chez nos élèves, et les présentent en détail dans la partie ci-après.
2. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES ÉLÈVES DE L'ESTIH DANS L’APPRENTISSAGE DE LA COMPRÉHENSION ORALE
La compréhension auditive, en raison de caractère complexe, requiert la mise en oeuvre simultanée de plusieurs activités mentales. Elle est toujours vécue par les élèves à l’ESTIH comme très difficile, voire stressante. Dans l'entraînement à la C.O, les élèves connaissent beaucoup de difficultés. Excepté certains élèves qui disent souvent qu’ils ne comprennent rien après avoir écouté plusieurs fois un document sonore, la plupart d’entre eux se plaignent de:
+ ne pas pouvoir reconnaître les mots connus
+ ne pas pouvoir comprendre le document dans son intégralité, mais seulement quelques mots et leurs sens. Donc, il est impossible pour eux, de répondre à presque toutes les questions posées.
+ ne pas être capables de saisir le contenu, le sens principal du message à écouter, synthétiser les idées du message.
+ ne pas arriver à découper et retenir les unités de sens se succédant dans la chaîne parlée, puis à noter.
+ enregistrer un mot ou une phrase et laisser passer tout le reste.
+ oublier très vite les éléments venant d’être écoutés
C'est pourquoi, les résultats obtenus dans l'entraînement à ce savoir- faire sont toujours inférieurs à ceux des autres compétences. En effet, le taux de notes inférieures à la moyenne reste assez élevé, par exemple pour l’année scolaire 2005-2006, ce taux atteint 52%.
D’après nos observations et notre expérience de l’enseignement auprès des élèves à l'ESTIH et surtout les données de notre enquête, nous citons les difficultés les plus importantes rencontrées chez les élèves, dont celles qui sont très variées. Nous les avons classées en groupes suivants.
2.1. Difficultés concernant l'apprenant
Le facteur apprenant est crucial, puisque c'est lui qui construit le sens du message. Sur le plan d'apprenant, bon nombre de difficultés influencent la compréhension du texte à écouter.
2.1.1. Une nouvelle habitude auditive
Selon notre enquête, on constate bien que les élèves de l’ESTIH rencontrent beaucoup de difficultés dans l'entraînement à la C.O, parce que tous les élèves y font connaissance avec la C.O pour la première fois. Dans la plupart des établissements secondaires, on fait peu de cas de la C.O dans l’enseignement de la langue étrangère. D'une part, on n'a pas de conditions matérielles appropriées à l'entraînement à cette compétence comme les cassettes, les magnétophones, etc... D'autre part, l'enseignement de langue étrangère se réduit à apprendre aux élèves la grammaire, le vocabulaire, la traduction, la compréhension écrite pour l'objectif final qui est d'être bon en grammaire, en analyse, en orthographe. Les apprenants n'ont pas l'occasion de pratiquer la compétence de la C.O. Par conséquent, à l'ESTIH, la C.O est une nouvelle compétence qui est toujours considér
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